Une histoire brève

L'Observatoire royal de Belgique (ORB) a joué un rôle essentiel dans l'étude du nombre de taches solaires. Depuis le milieu du 19ème siècle, des taches solaires sont observées à l’ORB. En 1908, Mgr. Eugène Spée (1843-1924), prêtre jésuite, a commencé à prendre des photos de la surface solaire à l'aide d'un héliographe Grubb qui a été placé dans la tour du dôme solaire.

À partir de 1939, l’ORB a commencé à envoyer des dessins de taches solaires et leur nombre de taches solaires au centre international des taches solaires situé à l’époque à l'Observatoire de Zurich en Suisse. Cela a été fait pendant plus de 40 ans, jusqu'en 1981, date à laquelle ce centre a été transféré de Zurich à l’ORB en Belgique. Le centre international de comptage des taches solaires de l’ORB est appelé «SILSO», qui signifie Sunspot Index and Long-term Solar Observations (http://sidc.be/silso/). SILSO est LE centre mondial de données chargé de collecter les observations et les comptages des taches solaires à partir d'un réseau international et mondial de stations d'observation et de produire le nombre international de taches solaires (ISN).

La procédure de calcul du nombre international de taches solaires a été définie dans les années 1850 et dépend du choix d'une seule «station pilote» de référence à laquelle d'autres stations d'observation sont comparées. Ainsi, le nombre international de taches solaires est sensible à tout problème qui pourrait survenir avec cette station. La performance d'une station particulière par rapport à la station pilote est vérifiée, mais seulement une fois par an. En raison des erreurs possibles, les résultats de ces contrôles ne sont pas partagés avec les observateurs, ni avec la communauté scientifique. Avant de pouvoir effectuer un contrôle complet, le contenu complet de la base de données SILSO n'est pas accessible à la communauté scientifique ni aux personnes intéressées.

Retour au dôme solaire. Plus de 23 000 dessins de taches solaires acquis depuis mars 1940 font partie de la collection USET. USET signifie Uccle Solar Equatorial Table (http://sidc.oma.be/uset/), table équatoriale solaire d’Uccle et fait référence à la “table” où est placée toute la «flotte» de télescopes solaires. C'est littéralement une table qui peut suivre le Soleil dans son voyage quotidien d'Est en Ouest, depuis l'horizon en hiver jusqu’au zénith en été. La collection de dessins de taches solaires USET est la plus longue série d'observations du soleil qui est toujours active. Les dessins sont réalisés sur papier puis numérisés pour créer une copie numérique. Mais de nombreux dessins numérisés manquent d'informations supplémentaires sur, par exemple, les conditions d'observation. Pour cette raison, un contrôle de qualité moderne n'est pas possible. Faute de contrôle, la collection de dessins USET n'a pas encore été rendue accessible à la communauté scientifique ni utilisée des publications scientifiques.

L’équipe VAL-U-SUN oeuvre pour changer tout ça. Grâce à nos efforts et à votre aide, les trésors de USET et SILSO seront bientôt accessibles à tous les chercheurs qui pourront enfin réaliser des études scientifiques approfondies sur ces données. Solar Dome open with Telescopes visible in the sun. Le bâtiment et le dôme de la table équatoriale solaire d'Uccle (USET).

VOUS êtes la clé pour vérifier la validité scientifique du nombre de taches solaires et débloquer ces trésors.

La communauté scientifique internationale a besoin d’un indice d'activité solaire stable, ça paraît normal. C'est pourquoi les techniques utilisées pour faire des dessins de taches solaires sont délibérément maintenues inchangées, malgré les progrès des techniques d'observation et l'utilisation d'appareils photo numériques. Cependant, des divergences historiques dans le comptage se sont glissées et ont introduit un biais pour les observateurs. De plus, la forte corrélation entre le nombre international de taches solaires et le flux radio solaire à 10,7 cm semble ne plus exister après le minimum solaire de 1996. La corrélation entre ces deux indices a été prise presque comme une vérité absolue jusqu’à ce que cela arrive... En plus de cela, le rapport du nombre de taches au nombre de groupes de taches solaires a fortement changé par rapport à sa valeur nominale de 10.

Il y a donc un certain nombre d’incohérences identifiées, et il reste à vérifier quel peut être l'impact de ces problèmes sur le nombre de taches solaires internationales. Le projet VAL-U-SUN a pour but de permettre à SILSO de suivre en temps réel l’évolution de la «qualité» de chaque observateur dans son réseau. Il s’agit de suivre comment le comptage a changé au cours des années et si les changements dans le nombre international de taches solaires ont une raison physique (le Soleil) ou non (les conditions observationnelles). VOUS pouvez nous aider à résoudre ces énigmes scientifiques et à préparer cette série historique de données à mettre en ligne!